Comment j’ai aimé le chapelet ?

Certains d’entre vous ont peut-être de la difficulté à dire le chapelet chaque jour. Ce joli fioretti issu d’un recueil marial vous incitera sûrement à y être plus fidèle.

Quand j’étais encore jeune, je n’aimais guère réciter le chapelet car je trouvais la redite de toujours les mêmes prières assez monotone. Il a fallu deux circonstances particulières dans ma vie pour changer cet état de fait. Ma petite sœur, que j’aimais beaucoup, se plaignit un jour des yeux. L’oculiste consulté déclara après un examen minutieux que c’était très grave et laissa supposer le pire. Après avoir donné quelques médicaments, il prit rendez-vous pour plus tard. Mes parents et leurs cinq enfants commencèrent alors une neuvaine à Notre-Dame de Lourdes. Moi-même, je promis à la Sainte Vierge de réciter une dizaine de chapelet chaque jour en cas de guérison de ma sœur. Au rendez-vous suivant, à la stupéfaction de l’oculiste, ma sœur était complètement guérie. Depuis, je récitai cette dizaine de chapelet tous les jours pour remercier la Sainte Vierge.

Quand je me suis mariée, mon mari la récitait avec moi tous les soirs. Puis vint la guerre de 1940 : mon mari fut mobilisé. Du Nord, je suis partie avec mes parents nous réfugier à Nantes chez ma soeur aînée. Très inquiète au sujet de mon mari que je savais dans «l’enfer de Dunkerque», j’entre un jour dans une église et je promets à la Sainte Vierge de réciter le chapelet tous les jours si mon mari revient sain et sauf de la guerre. Or, en rentrant chez ma sœur, celle-ci me dit : «Il y a une lettre pour toi». C’était une belle-sœur restée dans le Nord qui m’annonçait que mon mari avait été fait prisonnier et libéré peu après. Il m’attendait. Quel soulagement et quelle reconnaissance à la Sainte Vierge, surtout que j’ai su par la suite que par trois fois il avait failli être tué…
1 ère fois : il conduisait un camion en remontant vers Dunkerque sous le feu des avions allemands; une rafale de mitrailleuse passa juste entre mon mari et le camarade assis à côté de lui, perforant une gourde de vin placée entre eux deux.
2ème fois : son unité devait embarquer pour l’Angleterre, lorsqu’à la dernière minute, des Anglais ont pris la place des Français. Or ce bateau fut coulé sous leurs yeux par les avions allemands.
3ème fois : lors du cantonnement à Malo, mon mari voulut se coucher dans un lit, tandis que ses camarades s’étaient réfugiés à la cave. Ceux-ci le réveillèrent pendant un bombardement violent. Il n’eut que le temps de s’allonger le long d’un couloir avant que la villa ne s’écroulât. Il n’eut aucune égratignure…

Depuis je récite le chapelet tous les jours et je l’aime de plus en plus. Je suis persuadée que celui-ci nous obtiendra beaucoup de grâces par l’intercession de Marie et une protection spéciale de celle-ci. Puisse ce récit inciter quelques chrétiens à revenir à cette dévotion et leur faire aimer un peu plus notre Mère du Ciel.

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