1. La France, Fille Aînée de l’Église : Une Mission Historique et Spirituelle
Depuis des siècles, la France est désignée comme la Fille Aînée de l’Église, un titre qui exprime son lien privilégié avec le catholicisme. Cette appellation puise ses racines dans un événement fondateur : le baptême de Clovis, roi des Francs, par l’évêque Remi dans la cathédrale de Reims le 25 décembre 496. Ce sacrement marque l’entrée officielle du royaume franc dans la foi catholique et scelle une alliance durable entre la France et l’Église.
Si cette formule s’est popularisée sous Jean-Paul II, qui l’employa lors de son discours au Bourget en 1980, son origine remonte bien plus loin. Déjà au XVe siècle, le pape Alexandre VI appelait Charles VIII Fils aîné de l’Église, une dénomination ensuite reprise par plusieurs souverains français, de François Ier à Louis XIII. C’est au XIXe siècle que le dominicain Henri-Dominique Lacordaire transposa cette filiation à la nation française elle-même, affirmant ainsi que « la papauté dit à la France : ‘Tu es ma fille aînée’ ».
Mais au-delà d’une simple reconnaissance honorifique, ce titre reflète un rôle historique et missionnaire majeur. La France fut l’un des premiers royaumes chrétiens d’Occident et, à travers les siècles, elle joua un rôle fondamental dans l’évangélisation du monde. Des Missions Étrangères de Paris à la présence française dans les premières communautés chrétiennes d’Asie, la nation a donné naissance à d’innombrables missionnaires, évêques et papes. Le rayonnement spirituel de figures comme saint Bernard de Clairvaux, saint Louis ou encore sainte Thérèse de Lisieux illustre cette vocation particulière.
C’est dans cette continuité que s’inscrit la prophétie de saint Pie X concernant la France, annonçant son retour à sa mission divine après une période de troubles. Mais cette promesse ne peut se réaliser sans un sursaut spirituel du pays, fidèle à son baptême et à l’héritage qui lui fut confié.
2. La prophétie de Saint Pie X
Le pape a prononcé ce discours lors de son allocution du 29 novembre 1911.
« Le Peuple qui a fait Alliance avec Dieu aux Fonts Baptismaux de Reims se repentira et retournera à sa Première Vocation. Les mérites de tant de ses Fils qui prêchent la Vérité de l’Evangile dans le monde presque entier et dont beaucoup L’ont scellée de leur sang, les Prières de tant de Saints qui désirent ardemment avoir pour compagnons dans la Gloire Céleste les frères bien-aimés de leur Patrie, la piété généreuse de tant de ses Fils, qui, sans s’arrêter à aucun sacrifice, pourvoient à la dignité du Clergé et à la splendeur du Culte Catholique, et, par-dessus tout, les gémissements de tant de petits enfants qui, devant les Tabernacles répandent leur âme dans les Expressions que Dieu même met sur leurs lèvres, appelleront certainement sur cette Nation les Miséricordes Divines. Les fautes ne resteront pas impunies, mais Elle ne périra jamais, la Fille de tant de mérites, de tant de soupirs et de tant de larmes. Un jour viendra, et nous espérons qu’il n’est pas très éloigné, où la France, comme Saül sur le chemin de Damas, sera enveloppée d’une Lumière Céleste et entendra une Voix qui lui répètera : « Ma Fille, pourquoi Me persécutes-tu ? ». Et, sur sa réponse : « Qui es-Tu, Seigneur ? », la Voix répliquera : « Je suis Jésus, que tu persécutes. Il t’est dur de regimber contre l’aiguillon, parce que, dans ton obstination, tu te ruines toi-même ». Et elle, tremblante, étonnée, dira : « Seigneur, que voulez-Vous que je fasse ? ». Et Lui : « Lève-toi, lave-toi des souillures qui t’ont défigurée, réveille dans ton sein les sentiments assoupis et le pacte de notre Alliance, et va, Fille Aînée de l’Eglise, Nation prédestinée, Vase d’élection, va porter, comme par le passé, Mon Nom devant tous les peuples et devant les rois de la Terre ». Ainsi soit-il. »












