Le « M » de Marie : plus qu’un pèlerinage

M de Marie, pèlerinage en France, vierge Marie

Le pèlerinage est bien plus qu’une simple marche. Il s’agit d’une démarche spirituelle, d’une mise en mouvement du corps et de l’âme. Comme le dit Jacques Nieuvarts, auteur de La Bible nomade : « C’est se mettre en disponibilité intérieure, par rapport à soi-même, par rapport à la vie et par rapport à Dieu. »

Le M de Marie, un itinéraire de 2 000 km reliant cinq sanctuaires mariaux en France, illustre parfaitement cette dynamique de foi et de marche. Mais en quoi la marche et la foi sont-elles liées ?

1. Le M de Marie : un itinéraire marial

Le XIXe siècle a vu se produire une série d’apparitions mariales dans le monde, dont un grand nombre en Europe. De 1830 à 1876, la Vierge Marie est apparue 5 fois sur le territoire français. Ces apparitions ont donné naissance aux sanctuaires mariaux de Lourdes, Pontmain, Pellevoisin, Paris (Rue du Bac) et La Salette, qui sont aujourd’hui des lieux de pèlerinage majeurs. Ils sont devenus des points de rencontre spirituels où les fidèles viennent prier, se recueillir et chercher un renouveau intérieur.

Le M de Marie est un chemin de pèlerinage qui relie ces cinq sanctuaires en traçant sur la carte la lettre M, la première lettre du prénom Marie. Ce pèlerinage, initié en 2020 avec des calèches et des centaines de pèlerins, est un appel à la confiance et à l’abandon à Dieu. Tout au long du chemin, les pèlerins confient leurs intentions à la Vierge, lui demandant son intercession et sa protection maternelle.

Comme l’a enseigné Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, « Le plus court chemin pour aller à Jésus, c’est Marie. » Ainsi, emprunter un chemin vers un sanctuaire marial, c’est prendre un raccourci vers le Christ, en passant par celle qui nous conduit à Lui avec amour et bienveillance.

Marcher sur les routes du M de Marie, c’est justement apprendre à lâcher prise et à se confier à Dieu.

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2. Marcher pour avancer spirituellement

Dans mon expérience personnelle, j’ai découvert que la marche a un pouvoir profond. Elle permet d’éclaircir les pensées, de se recentrer, et d’abandonner ses soucis.

Comme le dit Jean Giono : « Quand tu penses trop, marche. Quand tu ne penses pas assez, marche. Quand tu penses mal, marche. »

La marche ouvre l’esprit et permet de mieux comprendre ce qui nous habite. Lorsqu’on marche, les idées se mettent en place naturellement, les tensions intérieures s’apaisent.

Sur le plan spirituel, cette mise en mouvement du corps permet une disponibilité intérieure. On quitte son quotidien, on se libère du poids des pensées incessantes, et on s’ouvre à une autre dimension.

3. La marche, un remède pour l’âme et un acte de pénitence

Les premières heures de marche permettent d’alléger ses soucis et d’élargir son regard sur la vie. David Le Breton explique que : « Plus on pense à sa douleur, plus on a mal, de même plus on pense à ses soucis, plus ils semblent insolubles. »

La marche devient ainsi une thérapie spirituelle et mentale, une façon de se libérer des ruminations. Mais elle est aussi un acte de pénitence, un sacrifice offert à Dieu. Chaque pas est une offrande, une manière d’unir nos efforts à ceux du Christ. À travers l’effort physique, nous apprenons à nous détacher de nos conforts et à offrir notre marche comme un acte d’amour et de réparation.

Le pèlerinage n’est donc pas seulement une épreuve physique, c’est une relance intérieure, une échappée hors des routines de pensée et d’existence. En marchant, on laisse Dieu agir, on lui donne l’espace nécessaire pour qu’Il éclaire notre route.