Trentain Grégorien : Libérer les Âmes du Purgatoire

Le Catéchisme de l’Église Catholique décrit le purgatoire aux numéros 1030 et 1031 comme un état où « ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel. » Cette purification est une expression de l’amour de Dieu, distincte du châtiment réservé aux damnés. L’âme, bien que souffrante, se prépare ainsi à l’union complète avec Dieu.

Les âmes du purgatoire, contrairement aux vivants, ne peuvent intercéder pour leur propre libération. Don Paul Denizot, recteur du sanctuaire de Montligeon, compare leur état à celui du paralytique dans l’Évangile, qui dépendait de l’aide des autres pour être conduit à Jésus : « Jésus voit la foi de ceux qui portent le brancard et qui intercèdent pour lui. Au purgatoire, comme le paralytique au temps de Jésus, l’âme subit. Il faut imaginer cet état comme une convalescence. L’âme est soignée par le Seigneur. Alitée, “paralysée” par son péché, elle sent que l’œuvre de guérison se fait quand même. Elle ne se révolte pas car elle sait que cette transformation est nécessaire. »

Le Concile de Florence rappelle l’importance des suffrages des vivants pour alléger les peines des âmes du purgatoire : « Offrandes de messes, prières et aumônes » sont des pratiques qui aident ces âmes. Le Concile de Trente confirme que « les âmes retenues au purgatoire sont aidées par les suffrages des fidèles, et surtout par le sacrifice de l’autel si agréable à Dieu ».

L’histoire de saint Nicolas de Tolentino illustre la puissance de la messe. Une nuit, il vit en songe l’âme de frère Pélegrin d’Osimo, qui le suppliait de célébrer une messe pour lui et les âmes du purgatoire. Impressionné par la vision des souffrances de ces âmes, saint Nicolas obtint l’autorisation de célébrer la messe. Ce fut le recours le plus puissant et le plus salutaire pour ces âmes souffrantes.

Le trentain grégorien, une pratique remontant au VIe siècle, tire son nom de saint Grégoire le Grand. Alors abbé de Saint-André, il institua cette dévotion après un événement marquant. Un de ses moines, Justus, mourut en ayant transgressé la règle monastique : on trouva trois pièces d’or dans sa cellule, alors que la possession individuelle était strictement interdite.

Grégoire, appliquant la rigueur de la règle, fit jeter le corps de Justus à la voirie avec les trois pièces d’or, en proclamant devant les moines : « Périsse ton argent avec toi… » (Act. 8, 20). Cependant, touché de compassion, Grégoire ordonna que des messes soient célébrées pendant trente jours consécutifs pour l’âme de Justus. À Rome, dans l’église des saints André et Grégoire, une inscription commémore encore ce miracle.

Il est dit que Jésus lui-même accorda un privilège spécial à saint Grégoire : chaque âme pour laquelle trente messes seraient célébrées sans interruption en son honneur serait délivrée, quelle que soit sa dette spirituelle. Cette promesse montre l’amour miséricordieux de Dieu et l’importance de la charité envers les âmes.

La pratique du trentain grégorien et la célébration des messes pour les défunts témoignent de la communion des saints et de la charité qui lie les vivants aux âmes souffrantes. Cet acte d’amour est une invitation à renforcer notre prière et notre soutien pour ceux qui se purifient, en répondant à l’appel de l’entraide spirituelle.

Où faire célébrer un Trentain Grégorien ?

Vous pouvez faire célébrer un Trentain Grégorien dans plusieurs monastères et abbayes, voici quelques adresses :

• Abbaye de Solesmes
• Abbaye du Barroux
• Abbaye St Joseph de Clairval
• Fraternité Saint Pierre
• Institut du Christ Roi

N’hésitez pas à visionner et partager la vidéo ci-dessous sur le Trentain Grégorien et ses bienfaits 👇