Introduction : pourquoi prier pour les âmes du purgatoire ?
Le mois de novembre occupe une place particulière dans la vie de l’Église : il est consacré à la mémoire des défunts et à la prière pour les âmes du purgatoire.
Selon le Catéchisme de l’Église catholique (§1030-1032), le purgatoire est un état de purification pour ceux qui meurent dans la grâce de Dieu, mais qui ont encore besoin d’être sanctifiés avant de contempler la gloire divine. Ces âmes, certaines du salut éternel, traversent un temps d’expiation pour atteindre la sainteté parfaite requise pour entrer au Ciel.
Dès les premiers siècles, l’Église a encouragé les fidèles à prier pour les morts :
« L’Église a toujours honoré la mémoire des défunts et offert des suffrages en leur faveur, surtout le sacrifice eucharistique, afin que, ainsi purifiées, elles parviennent à la vision de Dieu » (CEC, §1032).
Cette prière s’enracine dans le mystère de la communion des saints, ce lien d’amour qui unit les fidèles de la terre, les âmes du purgatoire et les bienheureux du Ciel. Par nos prières, nos indulgences et nos sacrifices, nous pouvons soulager les âmes des défunts et hâter leur entrée dans la lumière éternelle.
C’est un acte de charité spirituelle et de profonde solidarité chrétienne envers ceux qui nous ont précédés.
1. Obtenir une indulgence plénière pour les défunts
L’un des moyens les plus puissants pour secourir les âmes du purgatoire est d’obtenir pour elles une indulgence plénière, c’est-à-dire la rémission totale de la peine temporelle due au péché déjà pardonné.
Ce don de la miséricorde divine, accordé par l’Église, s’appuie sur la communion des saints : les fidèles vivants peuvent, par leurs prières et leurs œuvres méritoires, venir en aide aux âmes en purification.
Conditions générales
Selon la Constitution apostolique Indulgentiarum Doctrina de saint Paul VI (1ᵉʳ janvier 1967) et la note de la Pénitencerie apostolique The Gift of the Indulgence (29 janvier 2000), les conditions pour recevoir une indulgence plénière sont les suivantes :
-
Être en état de grâce (absence de péché mortel non confessé).
-
Avoir la disposition intérieure d’un complet détachement du péché, même véniel.
-
Se confesser sacramentellement : la confession peut être faite dans les 20 jours avant ou après l’œuvre indulgenciée ; une seule confession peut suffire pour plusieurs indulgences.
-
Recevoir la sainte Communion le jour même où l’on accomplit l’œuvre.
-
Prier aux intentions du Saint-Père, par exemple en récitant un Notre Père et un Je vous salue Marie.
-
Accomplir l’œuvre prescrite à laquelle l’indulgence est attachée (par exemple : visite d’un cimetière, prière pour les défunts, etc.).
Ces points sont explicités dans The Gift of the Indulgence :
« It is sufficient that confession, Communion, and the prayer for the intention of the Supreme Pontiff be carried out within several days (about 20) before or after the indulgenced act. »
(vatican.va)
Œuvres à accomplir pour les défunts
L’Église accorde spécialement, durant la première semaine de novembre, des indulgences applicables uniquement aux âmes du purgatoire.
Du 1ᵉʳ au 8 novembre inclus
-
Visiter un cimetière.
-
Y prier pour les défunts, même mentalement.
Cette œuvre, accomplie chaque jour, peut obtenir une indulgence plénière par jour, applicable aux défunts. Ainsi, il est possible d’obtenir jusqu’à huit indulgences plénières entre le 1ᵉʳ et le 8 novembre.
Le 2 novembre – Commémoration de tous les fidèles défunts
-
Visiter une église, une chapelle publique ou un oratoire.
-
Y réciter le Credo et le Notre Père.
Cette indulgence plénière peut être offerte exclusivement pour les âmes des défunts.
À qui offrir l’indulgence ?
Le fidèle est libre de formuler son intention pour une âme déterminée (par exemple un proche défunt) ou pour toutes les âmes du purgatoire en général. L’expression utilisée par l’Église — « aux âmes des défunts » — couvre cette application générale.
2. Le 2 novembre : une grâce unique pour les âmes les plus délaissées
Le 2 novembre, jour de la Commémoration de tous les fidèles défunts, revêt une importance spirituelle absolument particulière qu’il est essentiel de comprendre. Selon la tradition catholique, ce jour représente une grâce exceptionnelle accordée par la miséricorde divine.
En effet, toutes les âmes du purgatoire sans exception bénéficient ce jour-là des prières publiques de la Sainte Église, y compris les âmes qui souffrent le plus dans le « grand purgatoire ». Il arrive en effet que ces âmes, à cause de la gravité de leur expiation, ne puissent pas recevoir de consolation ni profiter des prières des vivants durant le reste de l’année. Le 2 novembre constitue pour elles l’unique jour où elles reçoivent un soulagement.
Pour certaines âmes particulièrement délaissées et abandonnées, sans personne sur terre pour prier pour elles, le 2 novembre représente le seul réconfort qu’elles recevront durant toutes les longues années qu’elles passeront au purgatoire. Le soulagement apporté à chaque âme reste cependant proportionné à son mérite.
Cette réalité spirituelle nous rappelle l’urgence absolue de ne pas négliger ce jour. En priant le 2 novembre, nous secourons des âmes qui autrement resteraient sans aucun soutien. C’est un acte de charité d’une portée considérable, qui touche précisément ceux qui en ont le plus besoin. Ne pas prier ce jour-là, c’est priver ces âmes de leur unique chance de soulagement annuel.
3. Faire célébrer des messes pour les âmes du purgatoire
Le Saint Sacrifice de la Messe constitue le moyen le plus efficace et le plus puissant pour soulager et délivrer les âmes du purgatoire.
Le Catéchisme enseigne (§1055) que :
« En vertu de la communion des saints, l’Église recommande les défunts à la miséricorde de Dieu et offre en leur faveur des suffrages, en particulier le saint sacrifice eucharistique. »
La messe est le sacrifice du Christ rendu présent sur l’autel, et son efficacité est infinie. Offrir une messe pour une âme, c’est donc unir cette âme au sacrifice rédempteur du Christ.
👉 Vous pouvez demander une messe pour un défunt directement auprès de votre paroisse, ou en ligne via des sanctuaires reconnus :
Il est aussi possible d’inscrire ses proches à une messe perpétuelle — une messe célébrée régulièrement à l’intention de tous les inscrits, vivants ou défunts. Ces inscriptions constituent un acte de charité durable qui unit les âmes des trépassés au sacrifice du Christ célébré chaque jour dans le monde.
4. Prier pour les âmes du purgatoire : prières et dévotions
En complément des messes, la prière personnelle demeure un moyen spirituel puissant pour secourir les âmes du purgatoire.
Depuis les premiers siècles, les chrétiens offrent des prières, pénitences et actes d’amour pour les défunts. Ces pratiques sont un prolongement de la communion des saints, par laquelle les fidèles sur terre peuvent venir en aide aux âmes encore en purification.
Le chapelet des Saintes Plaies de Notre-Seigneur
Parmi les dévotions approuvées par l’Église, le chapelet des Saintes Plaies tient une place particulière.
Il a été transmis par le Christ à la vénérable sœur Marie-Marthe Chambon (1841–1907), religieuse de la Visitation de Chambéry. Jésus lui aurait confié que l’offrande de ses Plaies pouvait réparer les offenses et soulager les âmes du purgatoire.
Cette dévotion a été approuvée par Mgr Leuillieux, évêque de Chambéry, en 1907, et recommandée par le pape saint Pie X. Découvrez la prière complète : Hozana.org
Ce chapelet, profondément christocentrique, invite à offrir les Plaies rédemptrices du Sauveur au Père éternel pour la conversion des pécheurs et le soulagement des défunts.
Il correspond pleinement à la doctrine du Catéchisme de l’Église catholique (§1032), qui recommande d’offrir des suffrages pour les morts, surtout le sacrifice eucharistique, mais aussi la prière et la pénitence.
Le Rosaire
Le Saint Rosaire reste la prière mariale la plus recommandée pour les défunts. Offrir un Rosaire pour les morts, en méditant les mystères de la Passion, est un acte d’amour qui obtient de nombreuses grâces.
Le De Profundis (Psaume 129)
Cette prière ancienne, souvent récitée après les repas ou le soir, exprime la supplication du cœur de l’homme vers Dieu :
« Des profondeurs, je crie vers Toi, Seigneur ; Seigneur, écoute ma voix ! »
Elle a toujours été utilisée dans la liturgie des morts. Elle peut être récitée seule, en famille, ou après la messe. C’est une manière simple mais très méritoire d’intercéder pour les défunts. (Texte complet sur Magnificat.ca)
Conclusion : Un devoir de charité et d’espérance
Aider les âmes du purgatoire pendant le mois de novembre n’est pas seulement une pieuse tradition, c’est un acte de charité profond qui manifeste notre foi en la communion des saints. Par les indulgences plénières, le saint sacrifice de la messe, et nos prières quotidiennes, nous pouvons réellement soulager les souffrances de ces âmes et hâter leur entrée dans la joie éternelle.
N’oublions pas que ces âmes, qui ne peuvent plus rien pour elles-mêmes, comptent sur nos prières et nos sacrifices. Un jour, nous aurons peut-être nous-mêmes besoin de cette charité fraternelle. En priant pour les défunts, nous tissons des liens spirituels qui transcendent la mort et témoignent de notre espérance en la vie éternelle. Que ce mois de novembre soit l’occasion de redoubler de ferveur pour nos frères et sœurs en attente de la gloire céleste.
Cliquez ici pour retrouver tous les articles du Blog












